Grignotage n° 158: Hell, Lolita Pille

« Je suis une pétasse. Je suis un pur produit de la Think Pink génération, mon credo: sois belle et consomme. » Hell a dix-huit ans, vit à Paris Ouest, se défonce à la coke, est griffée de la tête aux pieds, ne fréquente que des filles et des fils de, dépense chaque semaine l’équivalent de votre revenu mensuel, fait l’amour comme vous faites vos courses. Sans oublier l’essentiel: elle vous méprise profondément…
Jusqu’au soir où elle tombe amoureuse d’Andréa, son double masculin, séducteur comme elle, et comme elle désabusé.
Ensemble, coupés du monde, dans un corps à corps passionnel, ils s’affranchissent du malaise qu’ils partagent. Mais les démons sont toujours là, qui veillent dans la nuit blanche de ces chasseurs du plaisir. »

J’ai d’abord été totalement captivée par le style brutal et corrosif, de Lolita Pille. On a l’impression d’un long monologue, avec des formulations très oralisées, souvent vulgaires, mais qui sonnent juste. La répétition de certaines expressions a fini par me lasser, mais c’est arrivé juste au moment de la rencontre entre Hell et Andréa, évènement qui a renouvelé mon intérêt.

Hell est de prime abord une héroïne absolument détestable, surtout dans la première partie du livre, et pourtant, je n’ai pas pu m’empêcher de la plaindre. Elle a, à priori, tout pour être heureuse (si tant est qu’avoir beaucoup d’argent et être habillée en Gucci des pieds à la tête puisse rendre heureux), et pourtant, elle passe sa vie à essayer de se détruire. On la suit dans une série de sorties, d’orgies, et de scènes de débauche certes répétitives, mais qui montrent bien le vide et l’inutilité de son existence. D’ailleurs, elle s’en rend également compte, et c’est que qui fait l’intérêt du personnage.

La rencontre avec Andrea, son double masculin, va rendre Hell plus humaine. Elle aime, avec une pureté qui la rend touchante, et tente d’échapper au tourbillon de fêtes et de drogues dans lequel elle a vécu jusqu’alors. On suit son évolution au cours de quelques chapitres que j’ai beaucoup apprécié car l’écriture sait s’y faire belle, presque poétique… On croit Hell sauvée, jusqu’au moment où  sa vie précédente la rattrape. On assiste alors à une réelle descente aux enfers qui justifie parfaitement le titre du roman, et qu’heureusement, l’auteure a pris soin d’écourter, car finalement, le personnage se retrouve au point de départ, la lucidité et le désespoir en plus.

Décrivant le quotidien de jeunes parisiens aisés et décadents, Hell est un livre déroutant, qui se lit très vite, pour peu qu’on accroche au style particulier de l’auteure, qui est le principal atout du livre. Personnellement, j’ai été littéralement scotchée, et cela m’a fait oublier le côté caricatural des personnages et la simplicité de l’intrigue.

Merci à MarionJB pour ce prêt!

Si je devais donner une note: 7,5/10

7 réponses à “Grignotage n° 158: Hell, Lolita Pille

  1. J’avais vu le film tiré du livre et il ne m’avait pas plu ! Les atermoiements de ces gosses de riches m’avaient vraiment ennuyée. Du coup, le livre ne m’a jamais attirée.

  2. Waou quel bel avis ! Contente que tu y ai trouvé ton compte. Je partage ton avis sur le style d’écriture phénoménal, mais je n’ai pas tenu sur la longueur. Il faudra que tu me raconte la fin 😀

  3. ça donne envie de le lire 😉

  4. Je suis comme toi, j’ai adoré la partie ou l’on commence a voir Andréa, leur histoire est si touchante….. et triste!

  5. Autant je n’étais pas trop tentée quand Marion nous l’a proposé, autant ton avis donne envie d’essayer!

  6. Ce livre m’intrigue. Je crois qu’à l’occasion je le lirais bien

  7. Si je devais lire du Lolita Pille, je commencerais donc par là plutôt qu’avec « Bubble Gum »… Merci du conseil!

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