Tout commence par une carte ne se référant à rien de connu, soulignée d’inscriptions incompréhensibles. Puis, ce sont ces quelques phrases, que Raïlyan de Preyloy, cartographe, découvre dans un ouvrage de la bibliothèque royale:
« Jadis, ils se dispersèrent aux quatre vents. Leur foyer était devenu trop petit, ou bien étaient-ce eux qui [étaient devenus trop] nombreux… Ils s’égaillèrent un peu partout, emportant avec eux une branche de leur arbre-maître. »
Fasciné, il décide d’en apprendre plus et finit par découvrir de nombreux textes similaires. Tous mentionnent une mystérieuse civilisation, oubliée de tous.
C’est en allant à la recherche de ce peuple, les Abouteurs, qu’il aborde une île, un monde à part où le temps s’écoule de manière différente, un monde de sagesse, construit autour d’un arbre qui détient le savoir mais aussi la mémoire d’une civilisation disparue…
Malgré des idées de départ intéressantes et assez poétiques (un peuple lié par des phénomènes magiques à un arbre-maître, qui va jouer un rôle central dans la vie de cette communauté en accord avec la nature), ce roman m’a laissée assez perplexe. J’ai eu du mal, au cours de ma lecture, à comprendre qui s’exprimait, les changements de points de vue m’ont paru assez confus, d’autant que la plupart des narrateurs restent des témoins anonymes, dont les récits se regroupent pour former une histoire.
Celle-ci, d’ailleurs, ne manque pas d’intérêt, pour peu qu’on ne s’attende pas à de nombreux rebondissements. Ici, c’est d’abord l’atmosphère chargée de mystère et de magie qui prime, et la narration, assez lente pour un roman au final plutôt court, donne l’impression de se retrouver plongé dans d’anciennes chroniques d’un monde disparu. Pour autant, j’ai trouvé que l’univers décrit avait un potentiel qui n’était pas exploité au cours du roman, et c’est dommage, car certains thèmes auraient gagné à être plus approfondis.
Le style de Maîwenn Soler est agréable, quoiqu’un peu trop ampoulé à mon goût, mais, si on exclut quelques maladresses, cela va bien avec l’ambiance générale du livre.
Au final, le livre se tient plutôt bien, les idées sont intéressantes, même si certaines auraient pu être mieux développées, je n’ai juste pas vraiment adhéré à la narration « éclatée » qui donne son titre au roman.
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