Grignotage n°273: Chronique du soupir, Mathieu Gaborit

Couverture Chronique du SoupirLilas, une naine flamboyante, a choisi, depuis la disparition de Frêne, son époux, de prendre sa retraite de Chef de la garde du palais de la Haute Fée pour ouvrir une auberge au bord de la mer, à l’endroit même où Frêne s’est « ancré » pour l’éternité. Entourée de quelques amis et d’Errence, un elfe qui est aussi son amant, elle mène une existence un peu trop paisible à son goût.
Alors qu’elle s’interroge avec angoisse sur son devenir, son fils Saule, pourchassé par un groupe de miliciens au service de la Haute Fée, fait irruption dans l’auberge. Il serre dans ses bras une adolescente de 16 ans, Brune, qui est à l’agonie.
Après quelques heures d’hésitation, et bien que pressentant l’immense danger qui émane de façon indiscible de la personnalité de Brune, Lilas décide de les protéger envers et contre tous.

Cette lecture s’annonçait très prometteuse, et pourtant j’ai été déçue.Malgré des idées intéressantes, j’ai trouvé l’ensemble assez léger. 

J’ai craqué pour le résumé et la jolie couverture, et, ayant entendu parler en bien  de Mathieu Gaborit, j’ai entamé ce livre avec un très bon a-priori. Qui s’est trouvé confirmé dès les premiers chapitres. L’univers s’annonçait riche et original, l’écriture très belle, poétique et visuelle à la fois, la situation de départ et les personnages avaient beaucoup de potentiel.

Effectivement, ce monde peuplé d’êtres (humains, elfes, nains, sirènes…) qui vivent avec une fée à la place du coeur, et pratiquent une magie nommée le Souffle, ne manque pas d’originalité. Ni de complexité, à en juger par le nombre de néologismes qu’on croise au cours du récit. Sauf que justement, on ne fait que les croiser, et rien, à part quelques grands principes de base, n’est vraiment expliqué ou même réellement exploité. C’est  dommage, car cet univers est très intéressant, et aurait mérité d’être plus fouillé.

Même remarque en ce qui concerne les personnages. J’ai trouvé leur description  assez sommaire, et leur évolution très limitée. S’ils m’ont semblé intéressants au début du livre, j’ai regretté de ne pas en savoir plus sur eux. Certains m’ont même paru n’être là que pour servir l’intrigue, ils apparaissent au détour d’un  chapitre, puis on n’en parle plus pendant plusieurs centaines de pages, et hop! les revoilà pour la conclusion. De même, les réactions des personnages principaux ne m’ont parfois pas paru crédibles, notamment celles de Lilas, qui n’hésite pas à sacrifier une de ses amies de façon complètement gratuite, et prend en général des décisions assez irrationnelles. J’ai par contre trouvée touchantes ses relations avec Frêne et Errence, qui malheureusement m’a semblé faire partie des personnages complètement mis au service du récit. Il sert à quelque chose au début de l’histoire, et lorsqu’il ne contribue plus à faire avancer l’action, bam! on l’assomme et on le laisse évanoui dans un coin, c’est plus pratique.

L’intrigue m’a paru intéressante, mais elle comporte à mon avis des défauts de construction. Les évènements s’enchaînent de façon assez confuse, les scènes d’action ne sont là que pour apporter… de l’action, et si la description des lieux traversés par les héros est assez bien faite, je n’ai quand même pas tout à fait compris le but de leur voyage. La fin, conçue en forme de grande révélation, tombe un peu à plat, étant donné qu’on devine assez facilement, dès les premières pages, l’identité de Brune… Et donc, tout ça pour ça?

J’ai beaucoup aimé le style de Mathieu Gaborit, ainsi que l’univers développé dans le roman. Malheureusement, ni le déroulement de l’intrigue, ni le comportement des personnages ne m’ont convaincue, et malgré des éléments intéressants et prometteurs, j’ai trouvé l’ensemble du livre assez vide.

Si je devais donner une note: 4,5/10
Marmotte n’est pas convaincue

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