Grignotage n°145: La belle amour humaine, Lyonel Trouillot

Couverture La belle amour humaine

J’ai reçu ce livre grâce à l’opération Les Matchs de la rentrée littéraire, organisée par Price Minister (fiche du livre ici). J’en avais entendu parler grâce à Freelfe.

Voici une partie de la (longue!) quatrième de couverture!
A bord de la voiture de Thomas, son guide, une jeune occidentale, Anaïse, se dirige vers un petit village côtier d’Haïti où elle espère retrouver les traces d’un père qu’elle a à peine connu et éclaircir l’énigme aux allures de règlement de comptes qui fonde son roman familial. Le caractère particulier de ce voyage encourage bientôt Thomas à prévenir la jeune femme qu’il lui faudra très probablement renoncer à une telle enquête pour faire l’expérience, dans ce village de pêcheurs dont il est lui-même issu, d’un véritable territoire de l’altérité où les lois sont amicales et flexibles, les morts joyeux, et où l’humaine condition se réinvente sans cesse face aux appétits féroces de ceux qui, à la manière du grand-père d’Anaïse et de son complice en exactions, le « colonel » – tous deux jadis mystérieusement disparus dans un incendie -, cherchent à s’octroyer un monde qui appartient à tous.

Autant le dire tout de suite, en demandant ce livre, je m’attendais à une lecture totalement différente, davantage orientée vers une enquête. Qu’à cela ne tienne, j’ai quand même essayé de me laisser porter par cette longue suite de réflexions, de digressions, de descriptions, qui constituent pour Anaïse (on ne peut pas vraiment parler d’héroine, car au final, elle est assez peu présente dans la narration) une sorte de voyage initiatique. Mais la dimension philosophique de l’oeuvre m’a totalement échappé, je n’ai pas vu où l’auteur voulait emmener son lecteur, quelle était la trame du récit ou sa structure.

« Quel usage faut-il faire de sa présence au monde? ». Cette phrase apparaît à plusieurs reprises dans le texte, mais m’a paru tomber comme un cheveu sur la soupe, un prétexte de lecture pour un livre qui ne permet pas vraiment de répondre à cette question, ni même de s’interroger vraiment, ou alors de façon extrêmement diffuse, au fil d’un récit somme toute agréable, mais dont j’ai regretté le manque de densité.

On découvre certaines réalités de la vie à Haïti, une comparaison avec les habitudes européennes, intelligente et réaliste, certes, mais qui n’apporte pas forcément de perspective nouvelle ou de vrai découverte culturelle.

Des trois parties, de longueur très inégale, j’ai préféré la dernière, la plus courte, car je l’ai trouvé plus aboutie stylistiquement. J’ai apprécié l’atmosphère qui y est décrite, le fait que les personnages deviennent enfin vivants, plutôt que d’être simplement les supports d’une réflexion ininterrompue et à laquelle j’ai eu du mal à donner du sens.

Les autres parties sont aussi bien écrites, d’une plume poétique et pleine de recherche, mais une jolie forme ne suffit pas à masquer ce que j’ai ressenti durant la lecture comme une absence de fond, mais qu’à froid j’attribuerais plutôt au fait que ce livre ne m’a pas touchée.

Comme pour d’autres livres que j’ai déjà chroniqué, c’est donc plutôt une question de goût et de sensibilité qu’une question de qualité, et je pense que ce roman est tout simplement destiné à d’autres personnes, parmi les amateurs de lectures plus méditatives et d’exotisme.

Si je devais donner une note: 4/10

Merci beaucoup à PriceMinister de m’avoir envoyé ce livre, malgré mon avis mitigé, j’ai beaucoup apprécié de participer à cette opération qui m’a permis de me pencher un peu plus sur un des livres de la rentrée littéraire!

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